dimanche 10 février 2013

L'Odyssée musicale des Sirènes






Chaque semaine D.G. sélectionne les titres et les groupes les plus marquants, beaux, audacieux, naviguant sur la frise temporelle musicale, des premiers sons de percussion primitifs aux délires contemporains les plus avant gardistes.


Cette semaine, nous continuons notre exploration musicale en passant du côté des années 90 avec l'une de ses plus grandes représentantes: PJ Harvey et notamment son troisième et magnifique album “To bring you my love”.

PJ Harvey est née en Angleterre en 1969. Elle compose, écrit, chante et joue de nombreux instruments. Après deux premiers albums pour le moins rugueux (Dry et Rid Of Me), elle finit par accoucher dans la douleur  (à la suite d’une rupture sentimentale) d’un chef d’oeuvre de désespoir et de sensualité : To Bring You My Love.

Polly Jean Harvey est ici, sombre, viscérale, sexuelle et déchirante. Son titre Down by the water en est un brillant exemple, intégrant sons électroniques et instrumentation rock, le tout astucieusement emballé. PJ nous livre un joyau, fer de lance d’une génération d’artistes “indés”  à mi chemin entre le lourd héritage de la Brit-Pop traditionnelle et la nouvelle mouvance électro sans concession.

Tout au long des dix chansons qui composent To Bring You My Love, PJ esquisse le tableau dantesque de sa félure sentimentale : car dans cette douleur, il n’y a pas de moyen terme entre le paradis et l’enfer. Pas plus que dans l’amour vécu, souvent comparé à l’eau claire qui remplit le lit d’une rivière (The Dancer) ou même à la grâce d’un cheval (Telco). Et, quitte à revenir en arrière, PJ préfèrerait encore ne jamais avoir aimé et retrouver l’innocence et la paix du temps où elle était une « petite fille aux yeux bleus » avant de devenir volontairement une « putain aux yeux bleus » (Down By The Water).
PJ y exprime ce qu’elle a de plus sombre, inquiétant et désespéré.

To Bring You My Love est le disque de PJ Harvey le plus émouvant, le plus riche, le plus abouti.

Le clip, tout comme la splendide pochette de l’album nous montrent une PJ Harvey-diva nimbée de lumière, flottant dans une eau limpide, entre héroïne de film noir des années 50 et Ophélie Shakespearienne. Est-elle morte, ou serait-elle en train de faire un rêve sensuel? 
Un paradoxe qui habite tout cet indispensable album.





jeudi 7 février 2013

Bienvenue




L'équipe du Chant des Sirènes est heureuse de vous accueillir sur ses pages. Nous vous souhaitons la bienvenue parmi nous! 


dimanche 3 février 2013

L'Odyssée musicale des Sirènes



Chaque semaine D.G. sélectionne les titres et les groupes les plus marquants, beaux, audacieux, naviguant sur la frise temporelle musicale, des premiers sons de percussion primitifs aux délires contemporains les plus avant gardistes.


Voguant sur l’immensité des sorties musicales nous avons eu plaisir à suivre l’Odyssée versatile de Shields, dernier album en date de Grizzly Bear.

Le Chant des Sirènes a toujours eu pour but de faire chavirer les coeurs, de mettre en abîme les certitudes des marins les plus tenaces. La musique, parfois est elle aussi l’objet de ce renversement, bouleversant les sens. Pour preuve, Shields ou le retour à l’essentiel, aux basics comme point d’ancrage d’un monde trop mouvant, la mise sur piédestal de faiseurs simples de belles choses.

Ainsi Grizzly Bear groupe New-Yorkais branché (d’abord encensés pour leur capacité à faire sortir la folk de ses gonds, pour finalement être porté aux nues par les hipsters du monde entier) nous ont livré un album qui semble vouloir renouer avec le foisonnement baroque de l’impeccable Yellow House de 2006 et son compromis idéal entre mélodies sans âge et jams opiacés.
Tout comme nos Sirènes, Shields se joue de l’espace, du temps et de la matière. Il est capable d’élargir ses horizons ou de resserrer les amplitudes, de provoquer des tornades ou de calmer les océans, de voyager de l’avenir vers le passé, d’un instant à l’autre, sans prévenir.

Pas un hasard, donc, si le terroir de Shields est à ce point incertain, les deux pieds en équilibre gracieux entre le boisé et l’électrifié, les histoires de fantômes racontées à voix basse près de l’âtre et les dantesques épopées cosmiques… rien de tel pour nos Sirènes évanescantes!